Qu'en est-il en effet de la ressemblance à l'heure des passeports biometriques et de la photo d'identité ultra normée. Il semblait pourtant depuis Bertillon que la photo était l'identité. Dans mes images la connaissance permet la reconnaissance, il y a encore suffisamment de détail pour que nous fassions le lien avec des personnes réelles, et pas beaucoup plus. Mais à aucun moment on ne confond l'image avec la personne en soi, nous ne sommes presque plus dans "la trahison des images".
La photo est l'art de l'imparfait.
Le temps de pose du calotype est très long (15 mn) ce qui conduit à une performance du (et avec le) modèle. 1/4 d'heure d'immobilité c'est sentir le temps avec son corps.
Aujourd'hui la rencontre avec l'informatique m'a permis de travailler la couleur, car si le négatif n'est pas chromatisé il est teinté et l'ordinateur permet d'exploiter ces nuances.
L'imparfait est aussi dans le défaut et le non fini et jouer sur l'altération c''est aussi aller vers l'altérité.
L'autre nous renvoie à la transition et à la frontière, termes qui avec limites et franges définissent le mieux mon travail.